Angano, angano, arira, arira, izaho mitantara ianareo mihaino…
Il était une fois Farakely, fille d'un couple très riche et qui avait deux sœurs. Farakely était la plus jeune et la plus jolie.
Un jour elle raconta son rêve à ses sœurs:
- Ecouter cette nuit j'ai rêvé que le Prince du ciel était descendu et recherchait une épouse parmi nous et voyez qui il a choisi? Moi et non vous.
Les sœurs furent vexées et se dirent:
- La petite est plus belle que nous et il est vrai que si quelconque Prince venait il la choisirait à coup sûr. Il faut faire quelque chose.
Elles appelèrent Farakely pour jouer. Elles rencontrèrent une vielle femme sur le chemin:
- Dites, mère, qui est la plus jolie d'entre nous trois?
- Oh! Tu n'es pas moche ni ta sœur non plus mais Farakely est très jolie.
Plus loin, elles rencontrèrent un vieux monsieur:
- Dites, père, qui est la plus jolie d'entre nous?
- Farakely, évidemment !
- Ah! Farakely, toujours Farakely, se fâchèrent les deux.
Ainsi elles se rendirent chez Itrimobe, l'ogre mi-homme mi-animal avec une longue queue.
- Dis, Itrimobe, laquelle d'entre nous est la plus jolie?
Et la réponse fusa : Farakely !
Les deux sœurs étaient déterminées.
- Si nous la tuons, nos parents vont l'apprendre et nous tuerons sûrement. Si nous la laissons accuser de vol de légumes auprès de Itrimobe, il va la manger.
Ainsi elles hélèrent Farakely:
- Dis Farakely, nous devrions récolter des fruits et des légumes pour nos parents. La plus jolie sera celle qui aura récolté les fruits et légumes les plus beaux et les plus frais!
Elles se mirent à l'œuvre.
- Ce que tu as pris n'est pas bon, dirent-elles à Farakely, il y en a de meilleur. Et elles lui indiquèrent le jardin de Itrimobe.
Farakely y courut pour sa récolte et fut attrapé par Itrimobe
- He! Je t'attrape voleuse, je vais te manger !
- Je t'en prie ne fais pas ça supplia Farakely, je serai ta servante.
- Bon cela me va, suis moi répondit Itrimobe.
En vérité, il pensait la ramener pour l'engraisser et la manger plus tard.
Les deux sœurs pensèrent être débarrassées de Farakely et rentrèrent raconter à leurs parents que Farakely a été surprise par Itrimobe volant dans son verger et que Itrimobe l'a mangée.
Entretemps Itrimobe enferma Farakely et s'enquit dans la forêt chasser le gibier afin de lui donner à manger pour l'engraisser.
Puis un jour, il la jugea assez bonne à manger. Ce jour là une souris passa à côté de la natte de Farakely et lui dit:
- Donne-moi un peu de riz et je te dirai ce que tu devrais faire.
- Comment le pourrais-tu, petite?
- Eh bien, tant pis, que Itrimobe te dévore si tu ne veux pas m'écouter.
- Tiens voilà du riz et parle !
- Vas-t-en et prends un œuf avec toi, un balai, un bâton et une pierre, cours vers le sud.
Farakely se libéra avec l'aide de la souris, rembourra la natte et referma la porte.
A son retour, Itrimobe frappa à la porte. Pas de réponse.
- Elle est devenue trop grasse et ne peut même plus bouger!
Il démolit la porte et enfonça un pieu dans la natte rembourrée d'un régime de bananes.
- Tiens que c'est gras, le pieu s'est bien enfoncé.
Il ressortit le pieu et jugea que le sang de Farakely n'avait aucun goût. Mais quand il ouvrit la natte, il découvrit le régime de bananes !
Et Itrimobe chercha vers l'Est, vers l'Ouest, vers le Nord et ne trouva pas Farakely. Puis allant vers le Sud il était sûr de la trouver.
Bientôt, il la rattrapa.
Farakely jeta le balai à travers le chemin et il se transforma en buisson épineux. Mais Itrimobe balaya le buisson d'un fort mouvement de sa queue.
Farakely jeta l'œuf à terre qui se transforma en une mer. Mais Itrimobe boit l'eau en un clin d'œil et rattrapa Farakely.
Farakely enfonça le bâton à terre qui se transforma en foret. Mais Itrimobe réussit encore une fois à se frayer un chemin grâce à sa queue puissante.
En dernier recours, Farakely lança la pierre qui s'érigea en falaise. Itrimobe grimpa aussitôt mais glissa sans pouvoir s'appuyer sur sa queue ni s'agripper avec ses griffes. Alors il appela:
- Farakely, ma chère petite Farakely viens à moi, je ne te ferai pas de mal !
- Je n'y pense pas, je ne viens pas te servir.
- Alors aide-moi à remonter.
- Non, enfonce d'abord ta lance à terre.
- ça y est je l'ai fait.
- Viens et je te prends la main. Itrimobe lui tendit la main et se hissa mais au moment où il était agrippé, Farakely le lâcha et il retombât sur sa lance et mourut.
Farakely s'assit sur le bord de la falaise et pleura. Elle songea à ses parents.
Un corbeau passait, elle lui chanta et lui demanda de le porter vers son père.
- Mais tu me prends pour qui, lui répondit le corbeau, pourquoi te porterai-je, tu es bien là.
Un épervier passait auquel Farakely chanta la même chanson, mais il ne voulut pas la porter non plus.
Puis passa Ravorondreo à qui elle chanta la même complainte. Ravorondreo le porta vers la fontaine de ses parents.
Une jeune servante vint chercher de l'eau et s'étonna de voir Farakely et laissa tomber la cruche d'eau.
- Mes parents ne te paient pas pour que tu casses les cruches d'eau lui dit Farakely!
La servante courut vers ses maîtres et annonça que "il y a quelqu'un au puits qui a la même voix que Farakely ! "
Ainsi Farakely put retrouver ses parents, ils s'étreignirent avec joie dans les pleurs.
Farakely raconta les méfaits de ses sœurs qui furent chassées de la maison.
Conte, conte, ce n'est pas moi qui suis le Menteur...Ce sont les ancêtres.
Angano, angano, arira, arira, izaho mitantara ianareo mihaino…(conte, conte, légende, légende, je raconte, vous écoutez)